Introduction
Les douleurs pelviennes chroniques (DPC) durent plus de 6 mois et impactent la mobilité, la sexualité, le sommeil et le moral. Elles relèvent le plus souvent d'une interaction entre facteurs myofasciaux, viscéraux, neuraux et psychosociaux, plus que d'une lésion organique unique.
Compréhension moderne
Quatre mécanismes se combinent fréquemment :
- Hypertonie du plancher pelvien et points déclencheurs myofasciaux.
- Tensions viscérales (utérus, vessie, rectum) ou adhérences post‑chirurgicales.
- Dyssynergie abdomino‑diaphragmatique perturbant pression et vascularisation.
- Sensibilisation périphérique/centrale modifiant la perception douloureuse.
Drapeaux rouges et bilan
Toujours écarter les causes organiques sérieuses (Gynéco/Uro/Digestif). En l'absence d'alerte, l'imagerie est rarement contributive. La pluridisciplinarité (kiné pelvienne, ostéo, psychologue, médecin) est le standard.
Conduite thérapeutique
- Rééducation pelvienne (relaxation, biofeedback), hygiène de vie.
- Exposition graduée au mouvement et à la sexualité, accompagnée.
- Douleur réfractaire : prise en charge spécialisée (médicamenteuse ou interventionnelle).
Apport ostéopathique
- Évaluation globale : bassin, sacrum/coccyx, hanches, rachis lombaire et diaphragme.
- Techniques viscérales et fasciales (utérus, vessie, ligaments) — externes ; internes si formé et avec consentement.
- Régulation neurovégétative via le diaphragme et la respiration lente (parasympathique).
- Éducation : normaliser la perception (douleur ≠ dommage), autonomie.
Conseils
- Respiration diaphragmatique 5 min, 2×/jour.
- Marche douce quotidienne, progressivité des rapports sexuels selon confort.
- Hydratation, régularité du transit, gestion du stress.
Références
- Howard FM. Chronic pelvic pain. Obstet Gynecol. 2003;101(3):594–611.
- Franke H, et al. Osteopathic manipulative treatment for chronic pelvic pain. J Am Osteopath Assoc. 2013;113(10):728–734.